JOURNEE A TIGRE, le Venise de l'Argentine
LUNDI 11, ici c'est férié et tout est fermé.
Nous décidons alors d'en profiter pour prendre l'air et sortir un peu de BA qui reste quand même
une grosse ville avec beaucoup d'agitations, de pollutions et d'odeurs.
A 30 km au nord et 50 min en train, se trouve un immense delta fluvial, TIGRE, un incroyable
labyrinthe entre des voies d'eau et des canaux serpentant entre une multitude d'îlots.
Dans les 20's, il s'agissait de refuge les WE pour les riches portenos qui y avaient leurs résidences
secondaires.
Nous arrivons vers 11H, l'ambiance est totalement différente de la mégalopole argentine : très
entretenu, population plus aisé et sécurité partout.
En fait, chaque îlot est privé et est constitué d'un terrain sur lequel est construit une maison plus ou
moins luxueuse.
Chaque maison à son ponton et les propriétaires se déplacent en vedette.
Seuls 2 endroits sont publics, ce sont plus des petits village avec restos ou campings sur le même
îlot.
Les rues ne sont donc que des rios qui sont assez larges, donc contrairement à ce qu'on s'attendait, il
n'y a pas de pont pour circuler et traverser librement entre îlots et ainsi les bateaux ou canoës sont
indispensables.
Nous prenons donc une « lancha colectivas » pour nous y balader.
C'est un long bateau en bois et il suffit de donner l'adresse où l'on veut s'arrêter. C'est le moyen de
transport des locaux aussi pour ceux qui n'ont pas de vedette.
La lancha s'arrête donc souvent pour déposer ou prendre des gens qui font signe sur les pontons.
L'ambiance est agréable et il fait très beau.
Au départ de Tigre, il y a beaucoup de monde, des manèges sur les rives, des énormes bateaux
épaves qui rouillent et plein de poissons morts à la surface mais en s'éloignant, le décor change.
Comme la coutume le veut ici, les WE, c'est parilla.
Alors, certains font leur barbecue et des bonnes odeurs de viande ressortent, d'autres flemmardent et
bronzent sur les pontons ou sur leurs vedettes.
Il y a quand même pas mal de tape-à-l'oeil.
Enfin, d'autres s'y baignent (le routard assure que l'eau est marron car elle repose sur des terres
ferrugineuses mais qu'elle est saine),
Avec tous les poissons morts au départ et les huiles de moteurs des nombreuses lancha qui font des
allers-retour,nous on ne s'y lancerai quand même pas...
On nous dépose à RAMA NEGRA où on se promène tranquillement, c'est un véritable havre de
paix mais même si c'est public, nous avons quand même l'impression d'être chez les gens.
Nous rentrons vers 18H à l'hôtel et ne sortons pas.
Nous ne mous sommes toujours pas remis du décalage horaire et tous les matins, réveillée à 6H.
Donc au lit, tôt!
MARDI 12 : la journée « que mala pata » … la poisse quoi!
Le matin nous avions rendez-vous à 11H dans une agence de location de vans pour au moins
quelques renseignements sur le prix en cas de location longue durée si nous ne trouvons pas ce qu'il
nous faut.
La réception de l'hostel nous indique que c'est à l'extérieur de la ville et qu'avec le trafic, il faut
compter plus d'une heure.
Nous hâlons donc un taxi à 9H30 pour aller à notre RV, sauf que après être tombé sur le taxi le plus
fou de BA, nous tombons cette fois sur le seul qui n'ait pas de GPS.
Bien sûr, nous n'avons jamais trouvé, et le taxi avec sa fierté de latin nous affirme que c'est la
première fois qu'il ne trouve pas une adresse depuis 20 ans de métier... et que celle-ci n'est pas assez
précise! mouais mouais.
Bref, on lui dit de retourner en ville, dans le centre.
Sauf que nous avions négocié le prix de la course aller avec les seuls pesos que nous avions (et
pensions rentré en bus).
Bien sûr arrivé en ville, il voulait le double mais on ne les a pas. Il se met à hurler.
Nous essayons de lui faire comprendre que nous avons loupé notre RV et que l'on pourrait quand
même s'arranger sur le prix mais il hurlait tellement qu'il ne nous écoutait même pas.
Le lendemain à 10H pétante, il viendra chercher le reste...
Voilà comment perdre de l'argent et une matinée aussi!
L'après midi, nous allons donc à la banque car nous n'avions plus rien sur nous, nous ne pouvions
pas manger car ici tout se paye en cash.
Pour continuer la journée, la banque refuse de nous délivrer de l'argent. Nous faisons plusieurs
guichets mais rien à faire.
Nous rentrons à l'hôtel à pied (pas les moyens de prendre le bus!!!)
Vu qu'il est assez tôt dans l'après midi, nous partons à la recherche d'un autre auberge de jeunesse
(moins cher) qui est dans le même quartier.
Même cela ne peut pas être simple, le routard, n'avait pas donné la bonne adresse, nous revenons à
l'hostel voir sur internet et y retournons.
Enfin, nous arrivons devant et cette fois ci à la bonne adresse sauf que........ l'hostel avait fermé ses
portes!
Ainsi, vous comprendrez bien notre « blasitude attitude ».
Nous décidons de noyer notre « mala pata » dans la bouteille de bière achetée la veille.
Nous n'aurons pas le droit de boire de bière non plus, on nous la prise dans le frigo commun...
STOP, on va se coucher, peut être que dans la nuit, il ne se passera rien.
MERCREDI 13 :
Le matin (après avoir résolu notre problème de banque) nous allons au RV fixé avec Marcelo, le
fameux portenos que nous avions déjà rencontré Vendredi dernier.
Il se propose contre commission, de nous aider à chercher un van, négocier le prix avec le vendeur,
changer toutes les pièces défectueuses afin que nous puissions faire notre voyage tranquille (il était
garagiste), l'aménager si nécessaire et nous aider pour les papiers et l'administration + nous prêter
son adresse car en Argentine pour pourvoir acheter un véhicule, il faut une adresse fiscale.
Nous discutons longuement et nous réfléchissons beaucoup tous les 2 mais il semble vraiment
honnête. Demain, nous allons voir un 1er van et voir comment ca se passe.
A suivre...
En tout cas très sympathique et très drôle surtout quand il sert la main à Hugues et lui dit « hola
Maoud »
Nous avons deux prénoms difficiles à prononcer ici et ils ne savent pas si c'est féminin ou masculin.
Désormais, nous sommes appelés Hugo y Matilda... Pourquoi pas!
Il nous accompagnera même au commissariat pour prévenir du vol de notre téléphone (et oui déjà!)
et donnera son nom.
Ce pitre de Marcelo, durant la déposition ne trouvera rien de mieux à faire que de nous
photographier et de nous filmer (voir film)
Son mail dira la soir :
« QUE PASSE-T-JE ? HUGUES DEHORS ET MAUD À L'INTÉRIEUR DE
COMMISSARIATS ? »
L'après midi, nous allons à l'alliance française pour prendre d'autres renseignements et plus
particulièrement une bonne nouvelle : notre banque existe à Buenos Aires et pouvons y effectuer la
transaction pour le van (en cash...) devant un mandataire « officiel » (appelé pompeusement notaire
ici).
Quelques remarques générales sur les portenos et la ville:
– Ici, s'assoir sur le trottoir et fouiller tranquillement les poubelles à plusieurs semble être un
sport national. Bien sûr, on laisse tout en vrac!
– Vers les gares et endroits qui génèrent beaucoup d'affluence, taxi sont de mèche avec des
mecs sur le trottoir qui les hâlent eux même et ouvrent la portière contre une pièce.
Nous avons essayé de hâler un taxi nous même, mais ils ne se sont pas arrêtés.
– Les portenos ne mangent pas avant 13H30 et 21H
– Ils sont très organisés au niveau des transports en commun. Pour attendre le bus, ils forment
une belle file d'attente gentiment l'un après l'autre pour monter dedans quand il arrive.
Idem sur le quai de la gare, des files d'attente sont formés devant les lignes qui signalisent
l'emplacement des portes du train qui va arriver
– Les argentins ont un accent très fort et vraiment différent du castillan que l'on nous apprend
à l'école. Les « s » ne sont pas prononcés, les « l » deviennent « y »....
Autant dire que nous avons vraiment une petite base d'espagnol mais qui devient encore plus
ridicule dans ce pays.
– Ici, Joséphine (carrosse de M pour les non initiés) serait une Rolls neuve et c'est peu dire !!!!
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