SUITE DE LA DECOUVERTE DE LA VILLE :
QUARTIER DE RECOLETA ET DE PUERTO MADERO
Lundi 18: Direction le quartier de Recoleta.
RECOLETA est un quartier qui ne s'est développé qu'au XIXeme siècle, alors que l'aristocratie
portena fuit le quartier de SAN TELMO à cause de l'épidémie de la fièvre jaune.
Ce quartier est encore aujourd'hui très chic avec des boutiques de luxe et des bars mondains.
Il est aussi le lieu d'activité culturelle et artistique où se trouve la faculté de droit, le musée des
beaux arts, le centre culturel...
Notre journée débute par le cimetière qui est très réputé ici. C'est un peu notre père Lachaise, où se
trouvent les mausolées et les caveaux familiaux de luxe de tous les plus grands (anciens présidents,
musiciens, grandes familles de BA...). Il y a en tout 48 000 tombeaux, dont 70 sont classés
monuments historiques.
Ici, ce qui est étrange et très différent de nos habitudes, c'est qu'il n'y a rien sous terre ce ne sont pas
des tombes mais des caveaux familiaux dans lesquels nous pouvons apercevoir les cercueils qui ne
sont pas enterrés.
Ces derniers sont l'un sur l'autre rangés dans des cases.
C'est assez glauque de voir tous les cercueils dans les caveaux vitrés, même s'ils sont parfois
somptueux et sertis d'or.
Les caveaux non entretenus sont encore plus glauques, car les vitres sont brisées et les couvercles
des cercueil ne sont plus à leur place!!! Ca ressemble un peu à un film d'horreur.
Et bien sur, ce qui attire autant de monde dans ce lieu est le caveau d'EVITA, Elle est décédée à 30
ans et après avoir été embaumée et exposée au siège de la confédération des travailleurs, elle sera
mise dans le caveau familial en 1976 (donc pas avec son mari Juan PERON).
C'est le seul tombeau fleuri mais c'est aussi un des moins joli.
Les avis de cette visite furent partagés : l'un est mal à l'aise, et a l'impression de rentrer dans la vie
privée des gens et l'autre trouve cela excitant et cherche les cercueils ouverts (à vous de découvrir
qui... c'est très difficile!)
Puis nous sommes allés manger les meilleurs EMPANADAS de BA (selon le geo guide) au resto
SANJUANINO. Il s'agit d'une sorte de chausson fourré avec différentes saveurs (boeuf, poulet,
jambon/fromage...).
Comme le maté, ici l'Empanadas fait partie du régime de base. Il s'en vend partout, dans tous les
resto, dans des échoppes, dans la rue par des marchands ambulants...
Ce n'est pas mauvais mais rien de très renversant.
Après avoir manger, nous nous dirigeons vers le nouvel emblème de BA, appelé FLORALIS
GENERICA. Il s'agit d'une fleur géante en acier avec 6 pétales longues de 20m qui s'ouvre avec le
soleil et se referme avec la tombée de la nuit.
Juste à côté se trouve la fac de droit. Un joli bâtiment néo classique où il doit être agréable d'étudier
(plus que les amphis Aristote/ Platon de Dijon)
Puis direction el paseo del pilar. Un endroit sympa pour boire un café avec sa terrasse dominant la
plaza Francia (où se trouve d'ailleurs le Hard Rock Café), et ses arcades de couleur jaunes sous
lesquels se trouve un centre commercial design et de luxe.
Après le café, nous visitons l'église de notre dame de Pilar (datant de 1732).
Puis nous continuons à déambuler dans les rues, nous croisons le plus gros arbre à caoutchouc de
BA, il a plus de 200 ans et il ne tient pas en entier dans l'objectif !!!
Nous descendons la rue Quitana avec une ambiance de déjà vu. Une architecture très parisienne et
des boutiques très françaises (Lacoste, Dior...). D'ailleurs en bas de cette rue se trouve l'ambassade
de France.
Nous marchons encore une demi heure pour aller au glacier le plus réputé de BA (et oui, les
«meilleurs de...» des guides attirent notre attention) : le glacier VOLTA
La pause fut agréable dans le patio au fond de la boutique et les glaces excellentes (sans toutefois
détrôner celles de Nardone à Lyon).
Le clou de la journée fut la LIBRAIRIE EL ATENEO figurant parmi les 5 plus belles du monde. Il
s'agit d'un ancien théâtre à l'italienne fondé dans les 20's.
La reconversion du lieu en librairie n'a rien enlevé de son charme, au contraire. Ils ont conservé les
rideaux rouges, la scène d'antan (servant de salon de thé où chacun bouquine telle une bibliothèque)
et la machinerie des coulisses.
Les balcons latéraux sont aussi devenus des petits salons pour lire.
Un lieu incroyable : THE COUP DE COEUR et une envie de lire couramment l'espagnol juste pour
y passer des après midi voir des journées entières... (cf film pour plus se rendre compte)
Plein les pattes, il est temps de rentrer à l'hôtel.
MARDI 19 : a la découverte du quartier de Puerto Madero.
Nous partons assez tard de l'hôtel ce jour car la matinée fût consacrée aux paperasses bancaires et
aux coups de fil familiaux.
La journée commence donc à Midi directement au resto où l'on mange devinez quoi... la meilleure
viande de BA !!! (et oui on ne change pas les habitudes). Le patron étant lui même éleveur de
bétails.
Un moment fabuleux pour nos estomac mais beaucoup moins pour les portefeuilles.
Le resto LA CABANA LAS LILAS est un petit joyau de déco où se mêle une ambiance chico et
rustique. La terrasse est au bord de l'eau.
De suite une énorme assiette de tapas nous souhaite la bienvenue avec du pain au fromage.
Nous ne prenons qu'une viande pour deux mais les argentins doivent avoir l'habitude des touristes
se partageant les plats car ils nous amènent la viande déjà divisée en deux dans deux assiettes.
En effet, ici un morceau de BIFE DE LOMO (correspondant au tournedos de boeuf) représente
500g (pour une personne), donc un pour deux n'a vraiment pas de conséquence sur la faim.
Le quartier PUERTO MADERO ne donne pas directement sur l'estuaire (rio de la plata) mais sur un
canal divisé en plusieurs bassins (diques).
Un peu d'histoire... Avant 1850, il n'existait aucune infrastructure portuaire dans le pays et les
navires mouillaient à distance de la ville.
Mais une volonté d'exercer un contrôle douanier efficace en maitrisant le flux des marchandises, se
développa.
L'architecte MADERO proposa le projet d'une série de 4 bassins fermés communiquant les uns avec
les autres (selon le modèles des docklands londoniens).
Les travaux durèrent 10 ans mais à la fin de cette période les bassins n'étaient déjà plus aptes pour
accueillir les nouveaux navires plus grands.
Ce port fut donc vite abandonné et un autre plus adapté fut construit plus au nord et inauguré en
1925.
Puerto Madero étant laissé à l'abandon, les vieux docks sont squattés par des centaines de milliers
d'immigrants européens et la pauvreté en a fait un quartier très mal famé et dangereux il y a encore
quelques années.
Mais à coup de millions, la municipalité a décidé d'une réhabilitation des anciens docks avec des
bars mondains, des restos design et des loft.
Cela a été une réussite car ce quartier est donc devenu en un rien de temps, le quartier IN et le plus
sûr de BA mais par conséquent aussi le plus cher au mètres carré.
Ce quartier est donc très agréable pour se promener le long des bassins. D'un côté, se trouvent tout
le long les anciens docks avec leurs briques rouges et les resto et de l'autre côté l'eldorado
immobilier prospère avec des building encore en construction autour du luxueux hôtel LE HILTON.
Pour traverser les diques d'une rive à l'autre, une passerelle fut construite : EL PUENTE DE LA
MUJER.
Celle ci est divisée en 3 et la section du milieu pivote pour laisser passer les bateaux. L'épine de 39
m de haut soutient les câbles qui eux même soutiennent la partie pivotante.
Dans un des diques, se trouve aussi la FREGATA SARMIENTO, un 3 mats à vapeur.
Il s'agit du premier bateau-école de la marine nationale en fonction de 1899 à 1938. Aujourd'hui, il
est devenu un musée.
Rien de merveilleux, même si tous le mobilier est d'origine et on peux y voir les cabines et la salle
des machines, on n'y trouve que quelques photos des anciens équipages et quelques costumes.
Sans oublier le chien mascotte du bateau qui a été empaillé !!!
Enfin, nous nous dirigeons vers l'autre rive pour aller flâner à la RESERVE ECOLOGIQUE.
«Ecologie» est un mot qu'ils ne connaissent pas ici.
D'ailleurs, cette réserve dite écologique se trouve sur un terrain gagné sur le Rio, par comblement
de ce dernier avec les décombres des démolitions urbaines pour la construction des autoroutes il y a
plus de 20 ans.
En gros, à l'origine c'était une décharge...
Pourtant c'est très agréable de se promener car la nature a vite repris le dessus. Il y a des lagunes et
des roseaux, beaucoup d'oiseaux multicolores et des lézards géants (il paraît qu'ils existent, tout le
monde en a vu, sauf nous!!!)
Ici c'est un monde paradoxal car en écoutant le chant des oiseaux, à l'horizon, derrière les roseaux et
les palmiers, on voit les buildings de puerto Madero.
Difficile de se dire qu'on est en effet dans le même quartier que une heure avant.
Après avoir traverser la réserve (environ 2km), nous arrivons enfin au bord du Rio de la Plata.
Comme beaucoup d'endroits ici, dommage que la «plage» soit couverte de déchets (cannettes,
plastiques...)
Ici aussi l'eau est marron (comme à Tigre). En faite, on nous apprendra que la côte de BA ne donne
que sur Rio de la Plata et non directement sur l'Atlantique et le marron est la couleur du rio.
Les portenos doivent donc parcourir une centaine de km pour avoir une station balnéaire.
NB : nous qui avions fait le pari de nous baigner dans l'Atlantique dès le jour de notre arrivée, plus
besoin de préciser que cela n'a pas été possible.
Cette journée était prévu pour être cool et se caler avec un livre à la réserve. Il s'avère que nous
n'avons pas encore chômé.
A ceux qui pensent qu'être touriste est de tout repos, détrompez-vous!
PS 1 : Aujourd'hui, la France a fait la une du journal d'Argentine avec ses révoltes. Ca fait bizarre.
PS2 : Ici, pas de manifestation, ni de révoltes mais il y a gréve des éboueurs.
Cela ne fait que 2 jours mais dans la rue il y a une odeur nauséabonde, surtout qu'ici les containers
n'existent pas et les sacs sont déchirés par les cartoneros ou les chiens.
En plus, les températures continuent à grimper (26 aujourd'hui). Je vous laisse imaginer...
Quelques remarques générales sur les portenos et la ville (suite) :
– Vous prenez l'accueil d'un icaunais, la convivialité d'un lyonnais et l'amabilité d'un dijonnais,
vous mélangez et vous obtenez un portenos.
– Les portenos sont d'un chovinisme absolu. Ils exhibent leur drapeau partout avec des T-shirt,
des bracelets, des drapeaux et fenêtres...
Le pot aux roses est une petite dame qui promène son chien sous les fenêtres de l'hôtel.
Jusque là tout va bien, sauf que le chien doit porter un petit manteau à l'éfigie du pays.
Le pauvre, s'il pouvait parler!
– Les argentines sont moins pudiques que les françaises. Ici, elles ont toutes le sein à l'air pour
allaiter les bébés et les moins bébé... dans le bus au terrasse des cafés ou dans la rue en
marchant (ce qui doit être très pratique d'ailleurs) .
– Les portenos ont une attitude très américaine dans leur comportement alimentaire. Sur table,
il n'y a jamais d'eau. Que de la bière et beaucoup de coca (même avec la viande!)
– Les transports en commun sont très développés. Il y a ici 30 000 taxis et 125 lignes de bus
(et on n'attend jamais un bus plus de 3 min)
Par contre si pour prendre un taxi, il suffit de lever le bras, il y en a toujours qui errent,
prendre le bus relève d'une véritable aventure. Aucun plan n'indique les circuits effectués,
les arrêts ne sont que rarement marqués (ou une toute petite pancarte cloutée dans un tronc
d'arbre), quand aux noms des arrêts, cela reste un grand mystère pour nous.
– Les chauffeurs doivent avoir leur bus attitrés. Ils se permettent donc tous de les
personnaliser avec de jolis petits drapeaux, d'élégants miroirs gravés ou d'adorables fleurs ou
coeurs qui pendent. Bref, on se croirait un peu chez la mère à Titi.
– Les non professionnels de la route n'ont rien à envier aux chauffeurs. Ici chacun
personnalise son klaxon... des sons inédits... plus beauf, on ne peut pas.
– La conduite des portenos : il serait possible de faire tout un chapitre entre les ronds points
pris à l'envers, les priorités à droite non respectées (ils klaxonnent juste pour prévenir qu'il
passe) et la vitesse à 100 en ville au lieu de 40...
Bref ici, les parisiens n'ont qu'à bien se tenir.
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