LE CONDOR PASSA, ET CORREA TREPASSA
Vendredi 26 nov : LA CUESTA DE MIRANDA
Alors que la veille nous avons beaucoup roulé et emprunté une bonne partie de la journée la
fameuse Route 40 (qui traverse toute l'Argentine du nord au Sud, avec ses 4 000 km de longueur),
pour arriver au village de VILLA UNION, le matin, nous partons découvrir LE COL DE
MIRANDA.
Cette route panoramique de montagne de 80 km, est aussi une portion de la route 40 qui à cet
endroit, est non asphaltée.
Nous nous retrouvons au milieu de montagnes rouges dignes du Colorado avec de hauts cactus. On
s'attend presque à voir les indiens débarquer, et même Sully (pour ceux qui ne comprennent pas
cette référence culturelle, il s'agit d'un personnage culte d'une série télévisée haut de gamme)...
Quand nous arrivons au col à plus de 2 000 m, la vue est spectaculaire et on aperçoit le Rio Miranda
au fond, bien à sec aussi car cette région attend la pluie depuis 6 mois.
Samedi 27 nov : LA TETE DANS LA LUNE
C'est le jour des Parcs nationaux qui sont à 70 km l'un de l'autre et sont tous les 2 classés au
patrimoine mondiale de l'UNESCO.
Le matin direction le parc de TALAMPAYA. Le circuit se déroule en plein milieu du Canyon
complètement à sec sur 4 km. L'érosion a formé de hautes parois de 140m de hauteur dans un rouge
profond. Ceci est impressionnant vue du bas.
Il s'agit aussi d'un endroit prisé par les condors.
Il fût aussi un endroit de vie pour les indiens où reste beaucoup de pétroglyphes représentant des
lamas, des formes humaines...
A deux endroits, se trouvent aussi des roches avec plusieurs trous, ce qui leur servait de mortier
pour se faire à manger avec le peu de végétation ici.
Dans cette région il ne pleut qu'une fois par an et en deux jours, la pluie atteint 120 mm d'eau. Le
Rio reprend donc sa place en janvier ou Février dans le canyon et mettra 2 mois pour s'évaporer
complètement, le parc est donc fermé durant cette période.
L'après midi direction le parc de la VALLEE DE LA LUNE.
Ce parc s'appelle aussi ISHIGUALASTO, ce qui signifie « terre sans vie » en Quechua. C'est le
haut lieu des dinosaures, il y a 200 millions d'années avant la création des Andes. Ici, 800
spécimens ont été collectés, dont le plus ancien retrouvé jusqu'à ce jour.
Dans le parc de 63 000 ha, le parcours fait une quarantaine de kilomètres et nous découvrons des
endroits incroyables.
Entre autres « la vallée peinte » où se sont formées une succession de couches de gris (argile), rouge
(fer), vert (carbonate de cuivre), jaunes (soufre), bleu (cendres volcaniques)...
Ces différentes couches ont été mises à nu lors de la création des Andes.
Cette vallée multicolore fait 45km sur 14. Magique!
Un autre lieu superbe a été « le sous-marin », 2 roches en altitude sculptées par le vent avec en toile
de fond une immense paroi rouge de 230m de hauteur.
Et enfin « le champignon »... impressionnant qu'il tienne encore debout dans cette région de
séismes.
Après cette journée et la tête pleine de belles images, nous allons dormir à 70 km a SAN
AUGUSTIN DE VALLE FERTIL.
En 70 km, tout est différent, nous passons d'un paysage désertique et « lunaire » à une vallée qui
porte bien son nom, très fertile avec beaucoup d'arbres et de verdures.
Le soir, nous allons boire une bière dans un petit Boui-Boui du village. Le patron refusera
catégoriquement que l'on paye car nous sommes « touristes sympathiques ». Merci patron!
Même si nous sommes contents de ne pas être ici en janvier où il peut atteindre 60° la journée (sans
ombre), nous regrettons quand même un peu ce ciel chargé toute la journée.
Dimanche 28 nov : LA DIFUNTA CORREA
Fin de notre périple, nous retournons à notre point de départ de SAN JUAN.
Sur la route, nous nous arrêtons au sanctuaire de Correa, l'endroit où elle a été retrouvée morte.
Petit histoire : durant la guerre de 1840, Correa partit à la recherche de son amoureux à travers le
désert. Elle mourra de faim, de soif et d'épuisement mais son bébé qu'elle avait emmené avec elle
est retrouvé vivant en train de téter son sein.
Elle est devenue pour les argentins une véritable croyance populaire, une faiseuse de miracles et on
vient ici de toute l'Amérique du Sud.
C'est un endroit incroyable, les gens y laissent principalement des bouteilles pleine d'eau afin
d'étancher la soif de Correa et des barres de céréales pour sa faim.
Mais aussi des ex-voto, des maquettes de leur maison, des chaussures, des plâtres et des plaques
d'immatriculation pour avoir la protection de Correa.
C'est un véritable bric à brac.
73 marches montent jusqu'à la colline où il y a une statue de Correa morte avec son bébé au sein.
Bien sûr, nous faisons la queue pour y accéder et c'est une ambiance de Cour de miracles. Une
femme est en train de monter à genoux les 73 marches pour aller embrasser Correa.
Celle devant nous, caresse le visage de la statue (avec autant de tendresse que sur son propre enfant)
en pleurant après avoir glissé un mot et une photo sous la tête de Correa.
D'ailleurs la statue est à peine visible. Elle est recouverte de mots, de photos, de fleurs... Seul son
visage est découvert.
OBSERVATIONS GENERALES :
– Il n'y a tellement personne sur ces grandes routes désertiques que les rares fois où l'on croise
quelqu'un, on se doit de klaxonner et faire un signe de la main.
– Le long des routes, il y a parfois des chevaux ou des vaches qui sortent d'on-ne-sait-où, et
quelques cadavres de vaches trainent sur les bords de routes (un peu glauque)
– Nous découvrons que toute les voies de chemin de fer sont abandonnée (en autres, une qui
longe la route 40), ainsi que les petite gares plantées au milieu de nulle part.
En faite, après la dictature, l'ancien président MENEN a vendu tous les trains du pays pour
remplir les caisses de l'état.
Aujourd'hui, aucun n'a été rétabli.
– Entre chaque Province, il y a un contrôle sanitaire.
Par « contrôle » comprenez : une petite bicoque au milieu de rien avec un homme au bord de
la route, en plein cagna, moitié endormi qui doit voir passer 3 voitures par jour.
Ils demandent si nous avons des fruits. Répondons par la négation et, nous laisse passer sans
vérifier quoi que soit.
Nous en avons eu un autre un peu plus sérieux, qui a tenté d'ouvrir le coffre, mais quand il a
vu le volume des bagages, a capitulé et a refermé le coffre.
Nous avons quand même passé nos roues dans un produit (désinfectant nous supposons)
– Ici, il y a plein de mini tornade dans les grandes étendues et parfois au bord des routes. Elles
sont très visibles car le sol est poussiéreux.
Du coup, elles forment un petit tourbillon de poussière qui se déplace. (ex sur un photo du
parc de Leoncito)
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