USHUAIA, FIN DU MONDE ET FIN DE L'ARGENTINE
Jeudi 13 janvier : A LA DECOUVERTE DE LA VILLE LA PLUS AUSTRALE DU GLOBE
Ca y est, on y est arrivé à cette fameuse ville, qui signifie la fin du continent sud-américain mais
aussi, pour nous, la fin de la visite de notre premier pays.
Ushuaia, se trouve tout au sud de la terre de Feu, à 150 km du Cap Horn et le long du canal de
beagle, le plus grand cimetière à bateaux du monde.
La ville est très touristique et nous sommes étonnés d'entendre parler français partout.
Ici, ils ne profitent du tourisme que deux mois par an, mais pendant cette période, ils se font plaisir.
Les hostels affichent tous complets malgré leurs tarifs doublés par rapport au reste de l'Argentine.
L'architecture et la ville est vraiment quelconque, pourtant il y règne une vraie sensation de « fin du
monde ».
Le climat : « on se croirait en Bretagne à Noël »
La ville a eu une idée originale, elle a crée la « capsule du temps ». Boîte contenant témoignages,
disques lasers... pour montrer comment nous vivons actuellement. Cette capsule n'est à ouvrir qu'en
2492.
Mais comme il y a toujours un « mais » : à la grande déception de Hugues, il n'y a pas de statue de
Nicolas Hulot sur la place principale... oups, pardon.... il n'y a pas de port de pêche mais seulement
un port commercial.
Il n'y a donc pas ce dont on rêvé : des fruits de mer à gogo...on va devoir attendre le Pacifique.
Même les fameux crabes géants qui envahissent les lieux ne sont vendus que très cher dans les
restaurants, le reste va à l'exportation.
Le soir, à la tombée du soleil, les couleurs sur le port sont vraiment magnifiques.
Vue la foule touristique ici, nous décidons de déjà réserver nos places dans le bus pour remonter
vers le Chili.
C'est là que nous apprenons que le conflit qui nous avait empêché de traverser le détroit à l'aller, est
sérieux : tout la partie Patagonienne du Chili est en grève.
A cette période de l'année (été australe), ils ont décidé de se servir des touristes pour faire pression :
les frontières sont fermées, les ferries du détroit de Magellan ne passent définitivement plus, et sur
le continent, ils retiennent aussi 2 000 touristes dans le parc national de TORRES DEL PAINE
(notre prochaine étape normalement)...
Nous achetons donc nos places pour le Mercredi d'après pour être dans les premiers à partir mais
rien n'est sûr encore.
Nous resterons donc 6 jours à Ushuaia, c'est un peu trop, mais tant pis!
Bien sûr, ici, tout le monde parle du conflit, certains sont vraiment inquiets pour la suite de leur
voyage quand des vols ou des bateaux sont réservés d'avance, et les plus fortunés (ou impatients)
s'organisent pour « s'échapper » en avion ou en bateau de la Terre de Feu et retourner en Argentine
(le Chili étant fermé pour tous les moyens de transport).
Vendredi 14 janvier : BALADE SUR LE CANAL DE BEAGLE
Le ciel n'est pas du tout clément, mais nous partons sur un petit bateau avec une vingtaine d'autres
personnes en ballade sur le canal de Beagle. Nous y retrouvons Luigi et Michel, rencontrés dans le
bus durant le voyage maudit jusqu'à Ushuaia.
En s'éloignant de la baie, on s'aperçoit que la ville est vraiment enclavée dans les montagnes, c'est la
queue des Andes.
Le bateau s'approche au plus près d'un îlot où se trouve une colonie de lions de mer avec son mâle.
Ils ont comme compagnons une multitude d'oiseaux marins.
En avançant encore un peu, on se rend compte que les oiseaux sont partout, chaque espèce
tranquillement installée sur son îlot.
Les plus courants sont les cormorans royaux (au cou blanc qui ne volent pas) et les cormorans
magellans (eux avec un cou noir et qui volent)
Nous avançons dans ce canal (de 185 km de long) jusqu'à l'ILE AUX OISEAUX et le PHARE DES
ECLAIREURS, qui est à la limite de la frontière Chilienne.
Au retour, nous nous arrêtons sur l'ILE BRIDGES pour pouvoir marcher un peu et avoir un beau
point de vue sur Ushuaia et sa baie.
La journée se finira avec Luigi et Michel autour d'une bonne bière, puis avec 2 autres français en
plus pour un tenedor libre (parilla à volonté).
Samedi 15 janvier : LA CROIX ET LA BAGNIERE
Journée improductive, où nous nous contenterons d'aller visiter l'ancien bagne d'USHUAIA, fermé
depuis 1944 et transformé en musée.
Ce bagne avait été construit en 1902 pour peupler l'île, les autorités pensaient que les familles des
détenus allaient suivre. Mais le résultat escompté n'était pas au rendez-vous.
La prison a pris 18 ans pour être construite par les bagnards eux-mêmes. Ce sont aussi eux qui ont
construits certains bâtiments et certaines routes de la ville.
Lundi 17 Janvier : LE PARC NATIONAL DE LA TERRE DE FEU.
Il s'agit du seul parc national argentin avec des côtes maritimes. Nous nous faisons déposer à la baie
Ensenada Zaratiegui avec sa plage de galets et l'île vierge REDONDA en face.
C'est là que débute le sentier côtier, une rando pour la journée. Nous traversons aussi la forêt et
découvrons une réaction des arbres pour se protéger des champignons : créer des noeuds.
Ici, c'est très « IN » et de très bon goût de les utiliser en déco, ou les creuser pour en faire des pots à
crayons ou des cendriers.
Nous arrivons enfin à la baie bleue turquoise de LAPATAIA, lieu où se rencontrent la fôret australe,
les montagnes et la mer.
Puis la promenade continue vers un panorama de ce Fjord, dans les forêts de nires où l'on peut
observer les dégâts causés par les castors, et plusieurs pic verts martelant les troncs, et enfin vers la
« castorera », une colonie de castors ayant construit un immense barrage.
En 1944, 25 couples de castors ont été introduits en Terre de Feu pour l'exploitation de leur
fourrure. Mais, la mode changeant vite, le business n'a pas fonctionné et ils ont été relâchés. Sauf
qu'aujourd'hui, ils sont 250 000, détruisent les forêts, crée des inondations, détruisent les routes et
modifient la faune.
Les autorités sont inquiètes et offrent des récompenses aux personnes piégeant les castors.
Mercredi 19 Janvier : LE DEPART
Le conflit est résolu, notre bus peut partir. Bonne nouvelle!
C'est reparti pour 15 heures de trajet.
Notre arrivée à Ushuaia s'est fait sous une pluie torrentielle, notre départ se fera sous une tempête
de neige.
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