L'IMPREVUE ARAUCANIE

En suivant le raisonnement des régions du Chili, il suffit de monter un peu au nord de la région X (région des lacs), pour arriver dans la région IX, la région de l'ARAUCANIE, dont la capital est TEMUCO, petite ville ouvrière sans aucun attrait touristique.

Il n'était pas prévu que l'on s'y arrête mais l'attente d'un colis de France, plus longue que prévue nous a fait patienter ici et cette région nous a réservé quelques belles surprises.

Petite note culturelle : Les principaux habitants sont les MAPUCHES (« peuple de la terre »), principal groupe indigène du Chili ayant su résister à l'invasion espagnole et continuant de se battre pour exister.
Même s'ils ont perdu la moitié de leurs terres, et qu'ils ont été massacrés dans les année 1800 par l'armée, ils sont encore environ 20 000 vivant de la culture et de l'artisanat, et ont réussi à préserver leur propre langue.
Ils sont aussi la seule nation indigène des Amériques dont la souveraineté et l'indépendance ont été juridiquement reconnues.
Aujourd'hui encore, presque quotidiennement, il y a des manifestions Mapuche à Temuco, revendiquant encore plus de liberté par rapport à l'état chilien.


A l'Est, à 80 km de Temuco, un petit village au bord du Pacifique, PUERTO SAAVEDRA :

Nous décidons d'aller passer quelques jours au bord du Pacifique, dans un petit village dont les guides touristiques ne parlent pas, et nous réussissons à réserver une « cabaña » tant bien que mal.

De Temuco, nous prenons un omnibus complètement déglingué et sale, entassé comme des sardines avec les grands mères mapuches durant 2H.





En arrivant, belle surprise avec notre cabaña ayant terrasse avec vue sur la mer, une propre salle de bain et pour la première fois depuis 5 mois, une petite cuisine particulière.










Ici, se rejoint le Pacifique et le lac BUDI, le seul lac de l'Amérique de Sud qui est salé, et où les oiseaux sont abondants.
Sur la playa Maule (inadaptée à la baignade de par sa température et la violence des vagues), nous avons même eu le plaisir de voir des pélicans.



Nous passons 3 jours dans ce village de pêcheurs pittoresque et dépourvu de transports collectifs.
Nous nous mettons donc au stop pour la toute première fois.
Notre voisin de cabaña, passant en voiture, nous reconnaît et s'arrête.
Après nous avoir dit qu'il allait à un festival, il nous demande où nous allons.
Ne sachant que faire de cette journée sans soleil, nous répondons que le hasard fait bien les choses car nous aussi nous y allons...

C'est ainsi que nous nous sommes retrouvés au FESTIVAL DE LA PATATE de Carahué (il y a des chanceux quand même!), festival qui par ailleurs a attiré beaucoup de monde, une vraie fête de village avec des stands d'artisanat, un orchestre et des danseurs.

Nous avons pu goûter le PASTEL DE PAPAS (une sorte de hachis parmentier excellent) et les PAPAS RELLENAS (une grosse pomme dauphine fourrée à la viande) accompagnés de la bière artisanale locale pas mauvaise du tout.


A l'ouest, à 100 km de Temuco, le parque nacional CONGUILLO




Ce parc peut se résumer par des superbes forêt d'Araucarias (arbres symboliques de la région, sorte de sapins déjà rencontrés en Argentine, avec branches très rigides), des lagunes et des coulées de lave.





Il y a aussi le volcan le plus actif du Chili, nommé LLAIMA, haut de 3 125m, qui ne fume plus depuis sa dernière éruption en 2008 (non les mauvaises langues, nous n'avons pas tenté l'ascension de celui-ci !!!)



Nous y avons fait une petite rando dans une épaisse forêt de Coigües (hêtres du Chili) et d'Araucarias, pour atteindre une sublime vue sur le lac Conguillo, et avons fini sur la playa linda, au bord du lac.









Ensuite, nous nous sommes baladés en voiture au milieu des immenses champs de lave. En effet le magma gris-brun qui s'est accumulé au fil des années (35 éruptions en 400 ans dont une très importante en 1957) a donné naissance à un paysage lunaire impressionnant.









Au milieu de la noirceur de ce paysage, il y a des lagunes de couleur verte autour desquelles poussent des plumeaux blancs, le tout formant de jolis contrastes de couleurs.





Et voilà, comment se termine la partie Sud du Chili. Maintenant, notre prochaine étape est beaucoup plus citadine car nous prenons le bus pour aller 680 km plus au nord, direction SANTIAGO, regroupant 1/3 de la population chilienne.
Après tous ces grands espaces, on avoue que ce n'est pas l'étape qui nous excite le plus!

A suivre...