VALPARAISO, UNE VILLE CAPITALE POUR L'EXPRESSION DE L'ART
Nous arrivons à Valparaiso, la ville de tous les contrastes.
C'est d'ailleurs le premier lieu depuis le début du voyage qui a entrainé autant de divergences
d'opinions entre nous deux.
Hugues a détesté et Maud a adoré.
VALPARAISO est une ville portuaire de 300 000 habitants, installée dans une « baie pittoresque
bordée d'un amphithéâtre de collines (cerros) abruptes » (jolie description synthétique, pas de nous,
mais du Routard).
Comme d'hab, petite note culturelle :
Construite à la même période que Santiago, Valparaiso devient au XIXème siècle « la perle du
pacifique » car elle est le port le plus important du continent.
En effet, elle est située idéalement pour partir à la chasse à la baleine, pour charger le nitrate du
désert d'Atacama plus au nord et surtout pour faire une escale après le difficile passage du Caphorn.
Toutefois en 1914, le canal de Panama est ouvert, les bateaux ne passent plus par là et c'est la
récession.
A notre arrivée, nous sommes surpris par l'aspect de la ville, il y a 42 collines, toutefois on dirait
que la baie n'est formée que d 'une seule grande montagne qui domine l'océan.
– « El plan », Le quartier du port et le centre
Ce qui est appelé « el plan » est la partie la plus proche de l'Océan, c'est à dire la partie plate.
Nous commençons de suite par le quartier du port, ce qui n'était pas une très bonne idée. Le quartier
est très sale, il sent vraiment mauvais, et il y a beaucoup de mendiants alcoolisés, voir agressifs.
Nous filons vite de là pour aller au centre, la partie commerçante. Les rues sont plus agréables et les
bâtiments sont joliment colorés.
C'est ici que se trouve la place principale SOTOMAYOR, entourée de bâtiments officiels dont
l'académie navale construite selon le modèle de l'hôtel de ville de Paris.
Seule la couleur est quelque peu différente des tons parisiens...
En face de l'académie navale, a été édifié un monument en hommage à la victoire du Chili lors de la
guerre du Pacifique (la victoire qui a supprimé toutes les côtes maritimes et beaucoup de mines à la
Bolivie, ce qui empêche encore aujourd'hui leur développement économique!).
– Les cerros Conception et Alegre
L'ascenseur pittoresque Conception (et pas très rassurant) grimpe sur cette colline (la plus
touristique et la plus photographiée de la ville).
Cet ascenseur, inauguré en 1883, est le plus ancien de la ville.
De la haut, il y a une vue superbe sur la baie, et le port et son activité. De chaque côté, se trouvent
des passages avec les typiques maisons mitoyennes colorées.
De différents petit passages, en passant par des ruelles et avec les descentes et montées des
escaliers, nous arrivons sur le cerro Alegre, une colline pleine de couleurs et de graffitis artistiques.
Dans ce quartier, il y a entre autre, la rue TEMPLEMAN, vraiment pleine de charme. Ici, même les
escaliers n'ont pas été épargnés par la couleur.
Au fur et à mesure de la découverte de la ville, nous faisons abstraction de l'odeur nauséabonde de
poissons pourris et d'urine, et des petits filous aux têtes suspectes, pour enfin apprécier le charme
des ruelles, le joli bazar des passages, les nombreux chats dormants sur les pavés, et la tôle des
maisons (provenant directement des bateaux pour leur construction).
Le tout donne à cette ville un souvenir vraiment inoubliable.
– Le cerro BELLAVISTA
C'est celui qui attire le plus les artistes et les rêveurs. C'est sur cette colline que Pablo Neruda a
construit LA SEBASTIANA, sa seconde maison.
C'est aussi ici que des étudiants en art ont joliment égayé un quartier avec des faïences et des
fresques murales.
– Et le reste de la ville
Nous avons aussi pris l'ascenseur ARTILLERA, le plus à l'est et le plus long parcours puisqu'il
grimpe de 175m (cf film). En haut, la vue domine toute l'activité maritime.
Quant à l'ascenseur POLANCO, il est le seul qui porte bien son nom (les autres n'étant en fait que
des funiculaires).
Pour y accéder, il faut traverser un lugubre tunnel humide (ancienne mine d'argent), mais le jeu en
vaut la chandelle avec une jolie vue à 360° arrivé en haut, sur la passerelle.
Malheureusement, c'est aussi d'ici que l'on peut observer les dégâts du tremblement de terre de
l'année dernière, que cette ville pauvre ne peut pas forcément réparer.
– La Isla Negra
C'est a 100 km au sud de Valparaison, que Pablo Neruda a construit sa troisième maison avec une
superbe vue sur la mer de toutes le pièces.
« Cette maison est mon bateau ancré sur terre ».
Amoureux de la mer, sans être marin, c'est dans ce lieu magique qu'il trouvait l'inspiration pour ses
poèmes : « je suis navigateur qu'en paroles ».
Il passait aussi son temps sur la plage en attendant des cadeaux de la mer (dit différemment, des
débris rejetés de la mer).
Sa dernière volonté était d'être enterré à la Isla Negra, le gouvernement ne l'a autorisé qu'en 1992,
soit 20 ans après sa mort.
Ici, il continue d'exposer ses nombreuses collections extravagantes. Les plus marquantes sont celles
de ses coquillages et des figures de proue de navires.
Maintenant que nous avons bien pris notre temps, il est temps de commencer à réaliser qu'il y a
encore tant de choses à voir avant notre retour.
Le temps passe tellement vite.
Nous avons donc décidé de ne pas s'arrêter dans la région de la Serena, un peu plus au nord, mais
d'aller directement dans le désert d'ATACAMA, au Nord-Est du pays (notre dernier point chilien).
Encore 1500 km à parcourir...
C'est décidé, on déroge à nos principes du voyage et prenons un vol interne.
En 2H nous y arriverons (contre 22H en bus).
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