Infos Locales
Pérou
    
 

















L'AMAZONIE : A LA FOIS L'ENFER ET LE PARADIS VERT

Le 6 Avril, nous prenons l'avion à Lima pour nous rendre à PUERTO MALDONADO : la porte de l'Amazonie au sud du Pérou.
Cette région est appelée « l'enfer vert », de par sa faune et flore hostiles à l'homme et de par le climat avec des pluies torrentielles durant 6 mois et le reste du temps – la saison sèche- une température pouvant atteindre 45°.

Le hasard (fortement forcé) fait bien les choses, Laurent et Lucie prennent le même avion que nous. Nous voilà partis pour 3 jours/4 nuits dans la forêt amazonienne.


LE PREMIER JOUR :



A l'arrivée à l'aéroport à 11H, l'humidité extrême nous saisie.
Mitchel, notre guide nous attend à l'aéroport et nous accompagne jusqu'à l'embarcadère de la rivière MADRE DE DIOS sur laquelle nous naviguons 40 minutes pour arriver au Lodge CORTO MALTES, perdu dans la forêt.








Bonne surprise, situé le long de la rivière, le lodge est sublime, le jardin où vivent 4 haras et 2 bébés perruches est beau, et la piscine est grande.
Un cocktail (pardon un jus!!!) d'accueil nous attend.







En plus nous avons la chance d'avoir des bungalows donnant directement sur la rivière, Ils sont sans fenêtre, ont seulement des moustiquaires dans les cadres, ont une déco sympa et des hamacs sur la terrasse... On en demandait pas tant!



Nous avons une moins bonne surprise : le couple qui nous accompagne durant le séjour (surnommé Minou et Bernard). Des anciens instits croyant tout savoir, portant des belles chaussettes jusqu'aux genoux et une casquette publicitaire.
Ils passerons leur temps à parler à leur caméra, à nous dire « chut » et à lever les yeux et les épaules au ciel dés que l'on pose une question... Bref des personnes adorables!

Vers 15H, nous partons marcher 2H derrière le lodge à la découverte de la flore et de ses secrets.


Nous sommes en fin de saison des pluies, le terrain est extrêmement glissant et nous avons de la boue jusqu'aux chevilles quand ce n'est pas jusqu'à mi-mollet.
Nous ne pouvons nous retenir aux arbres car il ne faut pas les toucher. Des insectes dangereux pouvant se cacher sur chaque branches ou chaque feuille.
L'humidité est présente aussi et très vite, nous sommes trempés. Sans parler des centaines de moustiques qui nous tournent autour malgré les répulsifs.

Nous avons profité d'être dans le coin, pour aller voir le Pacifique à 40km de là et prendre le bateau en direction des ILES BALLESTAS.
Encore un coin imprévu mais que nous ne regrettons pas.

Pourtant l'environnement est incroyable : nous voyons,
– des arbres à caoutchouc
– un arbre avec un tronc où il faut 21 personnes pour en faire le tour (comme dirait Minou : « il n'est pas assez gros?!?!)
– un arbre totalement isolé, en faite ce sont des fourmis qui y logent qui mangent tout autour. Avant les femmes infidèles y été attachées pour être torturées. Ce sont les « FOURMIS DE FEU »
– une plante où les feuilles servent à éloigner les moustiques et une fois frottée entre les doigts, le vert devient rouge et cela sert aux natifs pour se faire les peintures...
– des palmiers au tronc gonflé pour stocker l'eau au moment de la saison des pluies et à la saison sèche, ils « maigrissent »
– des fourmilières énormes accrochées aux arbres





Il y a aussi d'étonnants palmiers qui peuvent « marcher » jusqu'à 15 cm par an.
Les anciennes racines meurent et de nouvelles vont se planter plus loin pour aller chercher le soleil, c'est ainsi que le palmier avance.








En forêt, à 17H la nuit tombe et avant le dîner nous pouvons partir à la « chasse » aux caïmans blancs. Ils sont facile à repérer sur les rives de la rivière car leurs yeux se reflètent dans la lampe torche. Il y en a peu, la rivière est très haute à cette saison.
Le moment est inoubliable : sur le bateau dans la nuit noire, entouré de tous les bruits de la forêt...





LE SECOND JOUR :

Nous devions partir à 5H30 du mat' pour aller voir des perroquets, mais c'est annulé, il a plut des trombes toute la nuit et ça ne s'arrête pas.




Nous prenons le bateau à 10H30, naviguons durant 1H et passons devant des chercheurs d'or pour débarquer sur l'île aux singes.







A l'origine, l'île a été utilisée par une association comme tremplin pour réadapter les singes capturés en ville, à leur milieu naturel, mais faute de moyen, le projet a été annulé. Toutefois les premiers singes mis ici se sont reproduits et sont redevenus naturellement sauvages.
Seuls les parents (anciens captifs) aiment les hommes et viennent les voir quand ils les entendent.

Malgré le sifflement perpétuel de Mitchel pour les appeler, ils ne pointerons pas le bout de leur nez avec nous (peut être qu'en voyant Minou, ils ont préféré rester discrets).

Pourtant, nous voyons beaucoup d'insectes intrigants (des chenilles qui clignotent, pour les personnes ayant de l'imagination!!!), des papillons hiboux (les plus gros de la région)...





Après 2H sur l'île, nous reprenons le bateau, pour nous arrêter un peu plus loin dans la réserve nationale du lac SANDOVAL. Nous marchons 3 km dans la boue avant d'arriver près d'une mangrove. Sur le chemin, le ciel devient bleu et nous entendons les singes hurleurs. C'est impressionnant, les cris ressemblent plus à du vent soufflant très fort, que des singes.






Nous reprenons un bateau à rames pour traverser la mangrove et aller naviguer sur le lac SANDOVAL où il y a des piranhas.







Après l'avoir traversé et admiré les paysages, nous nous arrêtons pour pique-niquer. Mitchel nous sort de son sac, du riz cuisiné, emballé dans une feuille.
Incroyable, depuis le matin, le riz est resté brulant. En fait c'est la feuille de « Bijao », qui est plus hermétique que tout ce qu'on connait chez nous.
Nous avons proposé à Mitchel, une association pour exporter et commercialiser en Europe la « feuille micro ondes », mais on n'a rien réussi à en tirer!




Le paysage est très joli, la végétation se reflète sur l'eau et nous avons la chance que le soleil soit encore avec nous.







Au retour, nous longeons les berges en silence afin d'apercevoir des animaux. C'est un festival d'exotisme!

Grâce à Indiana (appelé plus couramment Laurent), nous voyons des tortues.
Nous voyons aussi des martins pêcheurs, un oiseau qui ressort de l'eau un poisson dans le bec, et des oiseaux rares, des HOAZINS.
Ses particularités : Ce sont des ruminants et les petits ont des griffes sous les ailes pour pouvoir grimper au nid, ce qui les rapproche génétiquement des dinosaures.
Un fossile ayant été retrouvé en Colombie, prouve qu'il est aujourd'hui l'oiseau le plus ancien encore existant (18 millions d'années).

Nous observons aussi une colonie de singes-écureuil et plus loin, une colonie de singes-capucins, beaucoup plus clair, qui ont une tête vraiment sympa. On pourrait passer des heures à les voir manger, grimper, jouer... dans leur milieu naturel, un vrai spectacle.






Enfin, nous avons eu la chance d'observer un bébé singe-hurleur juste devant nous. Ces parents, plus timides, sont restés derrière, dans l'ombre.






Le retour est beaucoup moins drôle, il faut refaire les 3 km dans la boue mais nous sommes récompensés une fois revenus sur les rives de MADRE DE DIOS avec un beau coucher de soleil.


LE TROISIEME JOUR :

Le temps semble clément, et nous partons le matin à 5H30, dans la jungle pour aller voir des perroquets à la collpa, à 30 minutes à pied du lodge.
La COLLPA est une falaise d'argile que les perroquets viennent manger à l'aube car leur métabolisme en a besoin. C'est aussi un endroit où ils sont particulièrement vulnérables car les prédateurs les attendent. Ils sont donc méfiants.




Nous attendons, camouflés derrière des feuillages, dans le silence le plus total leur venue. Ils descendent prudemment de branches en branches, avec des cris stridents mais n'atteindrons jamais la falaise, un toucan leur ayant fait peur, ils s'envolent tous (cf film).





Plus tard dans la matinée, nous irons voir Henrique. Un natif isolé de sa tribu vivant à 4 jours de marche.
Il vit désormais seulement avec son fils, sa belle fille de 15 ans et sa petite fille de 2 ans !!!


Un personnage haut en couleur qui nous parle de ses coutumes et ses habitudes de vie. Il fait partie de la première génération à parler espagnol et à mettre des habits (qui se résume à un short).
Il reste encore persuadé que les vêtements donnent la grippe. Avant, l'écorce de bois frappé pour être affinée servait de robes et aussi de matelas.
Il nous montre aussi comment il fait son feu (cf film)




Il nous explique que le nombre de femmes des hommes dépend de leur taille. Henrique étant petit n'a le droit qu'à 5 femmes, Laurent aurait eu le droit à 15 et Hugues à 20 (si ça, ça ne flatte pas l'ego!!!)




Par contre, en regardant Hugues, il a aussi remarqué qu'il buvait beaucoup de bières et de vin (comment il le sait?) et se vante lui de ne rien boire de tout cela : seulement le jus de la canne à sucre et la chicha fermentée grâce à la salive de ses femmes...






Ensuite, malgré la pluie torrentielle qui a recommencé, nous allons dans une CHACRA, un domaine agricole sur les rives de la rivière où nous goutons différents agrumes et fruits de la région.
Il y a des oranges, des mandarines, des papayes, des limas, des cocoons (une sorte de tomate), du café, du cacao... et des milliers de moustiques voraces qui s'engouffrent dans les bottes et sous les capes de pluie pour nous dévorer.



Le lendemain, Mitchel nous raccompagne à l'aéroport, tous les 4 heureux de notre séjour qui a été excellent et rempli de fous rires.
Michel n'y a pas été pour rien, ce fût un très bon guide. Il parle bien le français, a beaucoup d'humour et ayant grandi dans la forêt (n'a connu la ville qu'à 21 ans), aucun animal ne lui échappe, il connait chaque bruit de la forêt...

Il est maintenant temps de nous séparer, l'avion fait une escale à Cuzco, où nous nous séparons d'Indiana et Jones, et nous, nous retournons à Lima.
Après une journée tranquille pour nous remettre de nos émotions et laver tous nos vêtements qui sentent la boue et l'humidité, nous reprenons un vol pour un tout autre paysage : L'ILE DE PAQUES
Voir les photos
       










CreaWeb: Domicile Info - http://domicile.info.online.fr/